Pourquoi les datacenters sont des fléaux environnementaux
Ces centres qui fonctionnent en continu sont particulièrement gourmands en énergie, et ont d’ailleurs une fâcheuse tendance à
surchauffer, ce à quoi il faut pallier au moyen de systèmes de climatisation eux-mêmes très énergivores 🥶. On estime qu’en France, la part des data centers dans l’empreinte carbone du numérique dans son ensemble atteint 14%. Globalement, il faut bien le dire, ces data centers sont de véritables désastres écologiques.
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La récupération de chaleur des datacenters, outil d’optimisation énergétique
Dans la mesure où nous ne pouvons nous en passer, et afin de réduire l’empreinte environnementale des data centers, différentes stratégies sont mises en place parmi lesquelles la valorisation de la chaleur de ces derniers. En effet, récupérer la chaleur émise par ce système permet de réduire leur empreinte carbone et de récupérer une énergie vouée à être perdue 💪. C’est une méthode d’optimisation qui consiste à exploiter ces gros générateurs de chaleur pour faire des économies d’énergie ailleurs. Cette chaleur dite « fatale », c’est-à-dire « perdue », peut en effet, à terme, être détournée afin de permettre de chauffer des habitations et des bureaux, mais également des piscines, ou des serres.
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Un secteur en plein développement
Et tous les géants du secteur s’y mettent : Amazon, Microsoft ou Apple ont annoncé leur intention de permettre la revalorisation de chaleur d’importants data centers à des systèmes de chauffage urbain dans différents pays 📢. Facebook, notamment, récupère déjà la chaleur de son data center situé au Danemark.
En France, différentes incitations fiscales invitent à s’y mettre également, avec un accompagnement de l’Ademe (Agence de la transition écologique) pour épauler les entreprises dans cette transition. Globalement, dans l’objectif d’atteindre les objectifs d’énergie renouvelable d’ici 2035, l’Europe pousse à légiférer dans le sens d’une récupération de la chaleur fatale des datacenters dans les réseaux de chauffage urbain ♨️.
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Des initiatives nombreuses et novatrices
C’est ainsi que Neutral-IT, une société axée sur l’hébergement des applications numériques, a mis à profit ses serveurs informatiques pour fournir 50 à 60% de l’eau chaude des habitants d’un immeuble d’habitation situé dans le Val-de-Marne en région Île-de-France. 🤓 Concrètement, les serveurs sont immergés dans une huile, qui absorbe la chaleur produite, et qui vient transmettre cette chaleur par un jeu d’échangeur et de conduction à l’eau stockée dans un ballon. À l’inverse, les habitants, lorsqu’ils puisent de l’eau chaude, participent à refroidir les serveurs. De quoi réduire de manière substantielle la facture énergétique des occupants !
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D’autres résidences voient le jour, proposant à leurs habitants d’être chauffés gratuitement avec des datacenters, comme c’est le cas de la résidence les Sables de Launaguet, près de Toulouse. Dans chaque appartement, deux radiateurs ont été installés, qui sont en fait des data centers. Ils produisent donc en continu de la chaleur qui chauffe les logements, le tout sans aucun frais. À l’inverse, chaque locataire a vu baisser sa facture de 293 € chaque année 🤑. Ces appareils sont commercialisés par l’entreprise Qarnot, pionnière dans ce domaine.
✈️ Air France, de son côté, a également mis en place un système de récupération et de valorisation de chaleur produite par un Data Center situé à Valbonne, afin de chauffer les 4 bâtiments du site (pour une surface de 8 500 m²) et de remplacer complètement la chaudière à gaz de 1,2 MW qui assurait auparavant ce rôle. Pour cela, un réseau de chaleur interne de 387 mètres a été installé sur le site. Une initiative qui se solde par un succès indéniable et qui permet de réaliser d’importantes économies d’énergie.
À Saint-Denis, le nouveau Data Center d’Equinix, premier fournisseur d’hébergement informatique, qui sera l’un des plus grands du pays, alimentera en chaleur le nouveau quartier de la Plaine Saulnier, y compris son centre aquatique 👏.
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Une valorisation énergétique favorisant également une souveraineté des données
En réalité de nombreux systèmes de ce genre sont expérimentés et progressivement mis en place, afin d’affiner le procédé avant qu’il ne soit progressivement développé de manière plus généralisée, à la faveur de la crise énergétique et climatique. Les grands acteurs du milieu du numérique se trouvent en effet désormais dans l’obligation de répondre d’un bilan carbone.
De véritables systèmes de chauffage numérique qui peuvent présenter l’avantage secondaire d’assurer une certaine souveraineté des données, en raison du fait que le système ne puisse fonctionner que si la chaleur produite est exploitée à proximité : disposer d’un Micro Data center au sein même des entreprises ou des autres structures afin d’en optimiser la chaleur peut ainsi permettre une meilleure protection de ses données qui sont conservées localement et moins exposées 🔐.
À retenir
La récupération de la chaleur des data centers devient en enjeu mondial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ces systèmes, très énergivores, posent un réel problème d’empreinte environnementale. La récupération de la chaleur générée est une méthode d’optimisation énergétique, et peut permettre de chauffer des bureaux, des logements, ou même des piscines et des serres. La chaleur émise par un serveur informatique se situe entre 25 et 30° C, quel dommage de la perdre alors qu’elle pourrait permettre de faire d’importantes économies d’énergie !
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Sources : bfmtv.com, ademe.fr, france3-regions.francetvinfo.fr, engie-solutions.com