C’est quoi, la transition énergétique ?
🌿 On désigne par ce terme l’ensemble des transformations du système de production, de distribution et de consommation d’énergie effectuées sur un territoire donné dans le but de le rendre plus écologique et de réduire son impact environnemental.
Plus simplement, il s’agit de l’abandon des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz…) au profit d’énergies renouvelables, de nature à promouvoir un développement économique durable et plus respectueux de l’environnement.
Une évolution qui répond notamment à des engagements européens et qui s’est traduite, en France, par la loi baptisée « Transition énergétique pour la croissance verte », promulguée en août 2015. Néanmoins, d’après l’Agence internationale de l’énergie dans son rapport annuel publié le 26 septembre 2023, les Etats-Unis et l’Union européenne vont devoir avancer de cinq ans leur objectif de neutralité carbone, et la Chine, de dix ans : en matière de transition énergétique, pour relever le défi du climat, il va falloir faire plus, et surtout plus vite…
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Quels sont les grands volets de la transition énergétique ?
La transition énergétique comporte donc trois volets principaux :
- La transformation du système de production énergétique, pour s’orienter vers les énergies renouvelables (géothermie, biomasse, hydroélectricité, éolien, solaire, biogaz…), en lieu et place du quasi « tout énergie fossile » actuel.
- Améliorer le rendement énergétique des systèmes actuels, et donc l’efficacité énergétique 💪.
- La sobriété énergétique, c’est-à-dire la réduction de nos besoins en énergie par des mesures d’économie d’énergie et de réduction des gaspillages énergétiques, notamment💡.
🎯 L’objectif français est de permettre la décarbonation de l’économie et l’atteinte de la neutralité carbone à 2050, ainsi que la réduction de nos impacts sur l’environnement, et à plus court terme, d’ici 2030 :
- d’atteindre une part de 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie,
- de réduire de 40% les gaz à effet de serre par rapport à 1990,
- et d’augmenter la part des énergies renouvelables par usage jusqu’à au moins 38 % de la consommation finale de chaleur, au moins 15 % de la consommation finale de carburant et au moins 40 % de la production d’électricité.
Pourquoi la transition énergétique ?
Il s’agit à la fois d’un sujet politique et écologique, qui soulève des questions de santé publiques et de croissance économique 🤓.
Mais si l’on parle tant de la transition énergétique, c’est que les enjeux qui la motivent et l’accompagnent sont loin d’être anecdotiques, et l’urgence climatique à réduire nos émissions de gaz à effet de serre est sans nul doute en tête de ces derniers. La lecture anxieuse du dernier rapport du GIEC saura vous en convaincre !
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L’enjeu climatique en tête de liste
Le constat est clair : toute stratégie efficace d’atténuation du changement climatique passe par une évolution profonde des modèles en matière d’énergie. Et cela ne saurait passer que par une diminution de la consommation et par une décarbonisation de l’énergie : l’essor des énergies propres constitue en effet le principal levier pour se conformer aux objectifs climatiques, et à ce sujet, le temps presse. L
’objectif premier est donc d’opérer un tournant de nature à limiter autant que possible le dérèglement climatique, afin de préserver ce qui reste des écosystèmes et de leur laisser une chance de s’adapter aux augmentations inéluctables des températures. Pour cela, il faut réduire autant que possible les émissions de CO2, dont une bonne partie est imputable à l’utilisation des énergies fossiles.
En effet, la production d’électricité et la consommation de pétrole sont source d’importantes émissions de gaz à effet de serre, et seul un changement de modèle global de production énergétique pourra y pallier. Le solaire, l’éolien, les énergies hydrauliques, le biogaz, les biocarburants, l’hydrogène vert… De nombreuses alternatives existent et doivent être déployées à grande échelle.
Les autres enjeux écologiques de la transition énergétique
🌿 Par ailleurs, les énergies vertes polluent beaucoup moins que les énergies fossiles, et utilisent moins de ressources épuisables. Notamment, la transition énergétique est une bonne piste pour réduire et revaloriser les déchets dans leur ensemble♻️. Les programmes de biométhanisation et d’incinération, par exemple, peuvent permettre de produire de l’énergie en retraitant les ordures ménagères compostables.
Au-delà du climat, c’est notre impact écologique global qu’il est question de réduire au moyen de la transition énergétique, dans la mesure où celle-ci aura également pour conséquences de réduire la pollution dégagée par la production énergétique actuelle, notamment les émissions massives de particules fines, les émissions de méthane, ou encore les déchets nucléaires.
La pollution de l’air engendrée n’est pas sans impact sur la santé, ce qui justifie également qu’un tournant soit opéré : la transition énergétique est aussi une question de santé publique.
Des préoccupations sécuritaires
L’énergie nucléaire demeure perçue comme une source d’énergie potentiellement dangereuse : déchets nucléaires, accidents rares, certes, mais catastrophiques, comme à Tchernobyl (1986) et à Fukushima (2011) 😱… La transition énergétique propose donc de lui préférer d’autres sources d’énergie renouvelables et plus sécuritaires. Néanmoins, les stratégies nationales sont contradictoires au sujet du nucléaire, qui permet quoi qu’on en dise de produire de l’énergie décarbonée en grande quantité. Ainsi, si l’Allemagne a fait le choix de quitter le nucléaire, le Royaume-Uni entreprend d’y revenir, et la Pologne cherche à y entrer, tous au nom de la transition énergétique 🙃.
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Les enjeux politiques et économiques
La transition énergétique, c’est également un pas vers l’indépendance énergétique, de nature à limiter considérablement les fluctuations de prix imputables à la situation politique des pays producteurs. Par ailleurs, s’agissant de ressources non renouvelables, la compétition pour les ressources fossiles est source de tension internationale, et potentiellement de conflit.
La transition énergétique est également une véritable opportunité en termes de création d’emplois et de croissance économique. Le secteur du renouvelable emploie en effet 12 millions de personnes dans le monde en 2020, d’après IRENA. Évolutions technologiques, nouveaux marchés à conquérir, compétitivité des entreprises 💪… La transition énergétique est aussi perçue par certains comme une opportunité économique à saisir compatible avec la poursuite d’une croissance économique durable .
Même si les investissements nécessaires pour entamer une transition énergétique s’annoncent colossaux, le rapport Stern sur l’économie du changement climatique, compte rendu sur l'effet du changement climatique et du réchauffement global sur la planète rédigé par l'économiste Nicholas Stern pour le gouvernement du Royaume-Uni en 2006, avait mis en évidence le fait que l’inaction dans ce domaine coûterait en définitive bien plus cher que l’action.
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La forte inertie des modèles actuels : la transition énergétique, une utopie ?
Réduction des émissions de gaz à effet de serre, de la consommation d’énergie fossile, de la part du nucléaire dans la production d’électricité, de la consommation globale d’électricité, du volume des déchets… Tout est-il si vert qu’il n’y paraît dans le monde merveilleux de la transition énergétique 🤔 ? 👉 Le développement durable, qu'est-ce que c'est au juste ?
Malheureusement, du fait de la durabilité et de la taille des infrastructures en question, l’inertie de nos modèles énergétiques est importante, et la transition ne se fera pas en un claquement de doigts. Si croissance et environnement peuvent en partie se réconcilier, le chantier est titanesque. La croissance verte n’est décidément pas pour tout de suite, mais le réchauffement climatique, lui, ne faiblit pas. Sortir de l’impasse des énergies fossiles, relèvera-t-on le défi 🫣?
Pourtant, d’après Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat, « A l’approche de la COP28, les dernières données scientifiques sont sans équivoque : l’ère des énergies fossiles touche à sa fin ».
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À retenir :
La transition énergétique consiste à promouvoir un développement économique durable et plus respectueux de l’environnement, notamment en laissant de côté les énergies fossiles, très polluantes, pour leur préférer des sources d’énergie renouvelables et plus respectueuses de l’environnement. Répondant en priorité à l’urgence climatique, la révolution est en chemin, mais l’inertie du modèle actuel n’aide pas et annonce une transition trop lente pour atteindre les objectifs nationaux et internationaux fixés en matière de climat, si l’on en croit le récent rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie.
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Sources : youmatter.world, geo.fr, theconversation.com, cairn.info, wwf.fr, futura-sciences.com, lemonde.fr, ademe.fr
