Climatisation et environnement, les inconciliables
La climatisation symbolise à elle seule toute l’absurdité humaine. Laissez-vous conter pourquoi :
Du fait des activités humaines, le climat se réchauffe, et cause donc des vagues de chaleurs et canicules de plus en plus fréquentes et longues, au point de devenir difficilement supportables 🥵. De ce fait, les taux d’équipements en climatisation des ménages sont en constante augmentation 🛒 : 25 % d’entre eux en possédaient en 2020, sans parler des entreprises. 64% des bâtiments du secteur tertiaire ayant une activité de bureaux sont ainsi climatisés, et les centres commerciaux en sont systématiquement équipés.
Comme bien souvent, ce sont d’ailleurs les plus riches qui polluent le plus, car si 37 % des professions libérales, cadres et professions intellectuelles supérieures étaient équipés d’une clim à la maison en 2020, seuls 19% des ménages dont la personne de référence est sans emploi ou inactive en possédaient une. 👉 Yachts, jets privés… Quel est l'impact écologique des vacances des hyper riches ?
Or, tous les systèmes de climatisation génèrent, bien logiquement, des émissions de CO2, que ce soit au travers de leur consommation énergétique qu’en raison des fluides frigorigènes qu’ils contiennent, bien plus problématiques encore. Les émissions de ces gaz frigorigènes, au pouvoir réchauffant élevé (certains présentant un pouvoir réchauffant plus de 1000 fois supérieur à celui du CO2 !), peuvent ainsi intervenir au stade de la fabrication, de la maintenance, de l’utilisation et de la fin de vie des appareils. Des fluides bien souvent très polluants pour l’eau et pour les sols👎.
De plus, un système de climatisation prélève de l’air chaud à l’intérieur pour le rejeter à l’extérieur du bâtiment, de sorte qu’il participe activement à la création d’îlots de chaleur urbains 🤔. Donc pour mieux vivre le réchauffement climatique que nous provoquons, nous utilisons un système de climatisation de confort basé sur une technologie très émettrice de gaz à effet de serre, qui crée de surcroît des îlots de chaleur 👏. Clairement, sur ce coup-là, on s’est surpassés !
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Plaidoyer pour un usage sobre de la climatisation
Pourtant, d’après l’Ademe, le simple fait de fixer la température de son climatiseur sur 27 °C au lieu de 22 °C suffirait à diviser par deux la consommation d’énergie de l’appareil. De plus, si l’appareil n’était enclenché qu’à partir de 30 °C de température extérieure au lieu de 27 °C, la consommation d’énergie serait divisée par 3 💪!
26°C au maximum pour la clim cet été !
C’est ce que vient de nous rappeler la ministre de la Transition Énergétique ce vendredi 8 juillet 2023, en remettant au goût du jour un décret en vigueur depuis 2007, qui touche autant les entreprises que les particuliers. Il semblerait que l’air conditionné dans les entreprises et les commerces devra désormais être réglé au maximum sur 26°C afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Une règle qui n’a en fait jamais été appliquée, au point que personne n’en a pour ainsi dire jamais entendu parler 😅. Le gouvernement, fort d’un hiver au cours duquel la sobriété énergétique a plus que jamais porté ses fruits avec une consommation de gaz et d’énergie ayant diminué de 12%, a juste décidé de le réaffirmer.
Et en effet, l’article R241-30 du Code de l’énergie précise que « Dans les locaux dans lesquels est installé un système de refroidissement, celui-ci ne doit être mis ou maintenu en fonctionnement que lorsque la température intérieure des locaux dépasse 26 ° C ». Bien entendu, ces dispositions supportent un certain nombre d’exceptions, qui découlent du bon sens. Elles ne sont pas applicables pour les établissements de soins, les hôpitaux ou encore les EHPAD et lieux où sont accueillis les enfants en bas âge.
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Aucune sanction à l’horizon
Une recommandation néanmoins assortie d’aucune sanction. Et on se demande bien, d’ailleurs, comment une telle disposition pourrait bien être contrôlée, concrètement, sur le terrain 🤔 ! Son application repose donc entièrement sur le sens de responsabilité et sur la bonne volonté de chacun, tout comme le plan sobriété de l’hiver 2022 / 2023, qui a pourtant permis de faire d’importantes économies d’énergie. Une incitation, donc, dont les résultats pourraient nous étonner ? On l’espère !
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Il fait trop chaud pour travailler
Attention néanmoins à ne pas tomber dans l’excès inverse : l’employeur a une obligation générale de résultat en ce qui concerne la protection de la santé et de la sécurité de ses salariés, conformément à l’article L412-1 du Code du travail, selon lequel « L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». Une règle qui vaut également au regard des conditions climatiques et de la température ambiante sur le lieu de travail 🌡️. Il est évident que cette recommandation de limiter le recours à la clim ne doit pas mener à laisser cuire ses collaborateurs dans la fournaise de locaux mal isolés.
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Aller plus loin
Mais il est en fait généralement recommandé d’aller au-delà et de respecter un écart de 6 °C avec la température extérieure, afin d’éviter trop d’inconfort et de supporter l’écart : avec une température extérieure de 35°C, la clim ne devrait donc pas être fixée à moins de 29°C 😉.
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À retenir
Désormais, plus un été sans vagues de chaleur ! Une conséquence du réchauffement climatique qui engendre un évident inconfort, voire des risques pour la santé des publics vulnérables. Pour autant, le gouvernement nous rappelle que la sobriété énergétique doit devenir la norme, que ce soit pour se chauffer l’hiver comme pour se rafraîchir l’été, et nous invite à limiter l’usage de la climatisation en fixant une température minimale de 26°C. Une règle inscrite dans les textes depuis 2007, mais n’ayant jamais été appliquée, remise au goût du jour à la faveur de la crise énergétique et climatique. N’ayant pas été assortie de sanctions, elle repose entièrement sur la responsabilité écocitoyenne de chacun.
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Sources : Ademe.fr, francetvinfo.fr, tf1info.fr, futura-sciences.com, capital.fr
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