Liseuse VS livre, qui est le plus écolo ?

Mis à jour le par Equipe Rédaction

Parmi les amateurs de lecture, on peut désormais établir une distinction entre les rats de bibliothèque, ceux qui ne parviennent pas à se défaire du bon vieux support papier 📜, et les lecteurs 2.0, qui ont adopté le support numérique, et qui, bien qu’encore marginaux, voient leurs rangs grossir d’année en année. Ces pros e-books justifient bien souvent leur démarche en mettant en avant l’argument écologique, affirmant qu’il est plus vertueux de délaisser le support papier pour la planète. Mais est-ce si sûr ? Est-il réellement démontré que le livre dématérialisé est plus écolo que le livre papier ? Comment lire de la manière la plus verte qui soit ? Le point sur ce match serré entre « low tech » et « high tech ».

Liseuse VS livre, qui est le plus écolo ?

E-book vs/ livre papier, un match serré !

Le marché du livre numérique, bien qu’encore marginal, est en plein boom et connaît une forte expansion, en particulier outre Atlantique. Mais qui, du livre papier ou du e-book, est le plus écolo ? Bien imprudent serait celui qui répondrait sans nuance à cette question !

En effet, la liseuse réduit de fait les besoins en papier, c’est vrai, et ne nécessite pas de transport non plus, ce qui réduit encore plus son empreinte environnementale. Mais de là à dire que le livre numérique est neutre pour la planète... Que nenni ! Le coût environnemental de la fabrication d’une liseuse est en réalité bien plus important que celle d’un livre papier 🙃. Mais d’un autre côté, on n’achète son e-book qu’une seule fois, et on peut ensuite y stocker des centaines de livres électroniques, contrairement au livre papier, avec lequel il faut compter sur un achat par ouvrage. OK, mais un livre se prête, s’échange, s’emprunte à la bibliothèque 🤯… Un match en réalité plus au coude à coude qu’il n’y paraît !

👉 Comment réduire son empreinte numérique en 14 étapes ?

Sur le terrain de l’empreinte carbone, un match difficile à arbitrer

On estime qu’un seul ouvrage papier engendre l’émission d’environ 7,5 kg d’équivalent carbone, sur l’ensemble de son cycle de vie, le transport étant le poste de dépense écologique le plus coûteux, depuis l’acheminement des matières premières jusqu’au transport final jusqu’aux plateformes logistiques de vente, si l’on en croit les estimations du cabinet de consultants Cleantech auprès de qui Amazon a passé commande il y a de ça quelques années 🤔. À côté de ça, l’analyse du cycle de vie d’une liseuse de type Ipad engendrerait l’émission d’environ 130 kg d’équivalent CO2, contre 168 kg pour un Kindle, d’après la même source.

👉 Le greenwashing, qu'est-ce que c'est ?

Des chiffres qui divergent en fonction des observateurs, car de son côté, le cabinet Carbone 4 (diligentée, cette fois-ci, par Hachette Livre 😅) estime que sur tout son cycle de vie, un ouvrage papier n’émet en fait qu’1 kg d’équivalent CO2, contre 250 kg pour un support numérique. Si ces évaluations sont exactes, il faudrait donc lire de manière plus qu’intensive pour espérer, un jour, compenser le bilan carbone de l’e-book par rapport à un support papier.

Quoi qu’il en soit, on observe surtout que trouver une étude réellement impartiale sur la question n’est pas chose aisée ! C’est pourquoi il demeure difficile d’évaluer précisément le seuil de lecture à partir duquel une liseuse est réellement « rentabilisée » d’un point de vue environnemental. Si l’on se place dans la situation du lecteur français moyen assidu, qui s’offrirait, d’après Hachette, environ 4,5 livres par an, il faudrait donc, en fonction des évaluations, entre 5 et… 50 ans pour que l’opération devienne vertueuse 😱. Avec une durée moyenne d’utilisation de 4 ans pour un iPad, on est bien avancés.

👉 Papier ou numérique ? Qui est le plus écologique ?

Le livre électronique, plus économe en eau ?

D’un autre côté, sur le terrain de la consommation en eau, le point va plutôt à la liseuse électronique. Il faut presque 30 litres d’eau pour confectionner un livre papier, quand la fabrication d’un e-book ne demande qu’environ 500 ml d’eau. Dans certains pays comme le Brésil où l’eucalyptus, dont les fibres donnent un papier plus résistant, est cultivé pour nos besoins, la consommation d’eau est telle que les agriculteurs alentour en sont privés, et se déplacent en grignotant la forêt, ce qui participe indirectement mais activement à la déforestation 🪵 🪓. Malgré les efforts des fabricants pour réduire cet impact écologique, il est réel et important.

Néanmoins, la quantité d’eau utilisée dans le cadre de l’extraction des matières premières nécessaires à la confection d’une liseuse n’est pas du tout transparente, et il est bien difficile de l’évaluer. La pollution de l’eau, notamment, serait massive en raison des produits hautement toxiques utilisés.

👉 L’empreinte eau, ou eau virtuelle : le concept

Côté matière première et déforestation, ça se discute !

En fait, une grosse proportion de l’empreinte environnementale du livre papier est imputable à la fabrication du papier et de la pâte à papier. D’après l’Ademe, l’industrie de l’édition engloutit tout de même à elle seule 20 millions d’arbres, dont 20% proviendraient de la déforestation de forêts anciennes ou primaires. Il faut néanmoins relever que dans notre pays, le bois utilisé est de plus en plus souvent issu de forêts certifiées. Néanmoins, la certification PEFC, par exemple, dont serait issue la grande majorité du papier acheté par les éditeurs français, est controversée par un certain nombre d’associations, telles que Greenpeace, WWF et Les Amis de la Terre.

De plus, le Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic), à l’issue d’une étude menée en 2017, relève que l’industrie papetière a délocalisé sa production de bois et de pâte à papier vers des pays aux coûts de production plus bas, moins respectueuse des normes environnementales. Le Brésil, notamment, était alors le premier exportateur de pâte à papier vers la France. On se doute du résultat : monoculture, déforestation, appauvrissement des sols, pesticides… Rien de bien réjouissant pour la biodiversité ! 👉 Coupe rase des forêts, une aberration

Par ailleurs, la fabrication du papier est un processus polluant, qui nécessite l’utilisation de colles, de colorants, d’agents de résistance, de chlore… L’encre utilisée, peut également être une source importante de pollution, notamment si elle n’est pas végétale, ou lorsqu’elle est confectionnée à partir d’huile de palme 🌴.

🌳 D’un autre côté, le bois est une ressource renouvelable, contrairement aux matériaux utilisés pour la confection d’une liseuse… Il faut également souligner que le papier est entièrement recyclable ♻️, et à plusieurs reprises, ce qui allège considérablement la consommation de bois.

En comparaison, le livre numérique n’est aucunement recyclable, et nécessite, d’une part, l’utilisation de matériaux chimiques à fort impact environnemental, pour la confection notamment de batteries au lithium, et d’autre part, l’extraction de minerais précieux (cuivre, or, coltan, aluminium, terres rares…). On en revient donc à la déforestation, puisque l’exploitation minière en est l’une des sources majeures, notamment de destruction des forêts tropicales… ⚠️ Affirmer, donc, que l’utilisation de la liseuse préserve de la déforestation comparativement au livre papier n’est donc pas si exact. Pour parfaire le tableau, il ne faut pas perdre de vue que certains minerais proviennent de zones de conflits, financent des guerres, encouragent le travail des enfants…

La durée de vie, victoire par KO du livre papier

Le e-book dépasse rarement les 10 ans d’utilisation, contrairement au livre papier qui a une durée de vie presque illimitée, et des exemplaires âgés de plusieurs siècles admirablement conservés jusqu’à aujourd’hui en attestent ! La fin de vie du livre papier est plus vertueuse également, puisqu’il pourra être recyclé, contrairement à la tablette.

👉 Green IT, le numérique responsable, qu'est-ce que c'est ?

À retenir
Sur le papier, donc (🤭), il semblerait que tout compte fait, ce soit plutôt le livre traditionnel qui soit le support de lecture le moins néfaste pour la planète, en particulier si le papier utilisé est issu de la filière de recyclage (fait rare, néanmoins, car les fibres s’abîment au cours du processus de sorte que les éditeurs privilégient bien souvent l’utilisation de papier de meilleure qualité). Il faut savoir également que le format « livre de poche » nécessite environ 37% de papier en moins qu’un livre classique. De même eu lieu d’acheter, on peut l’emprunter, l’échanger, le prêter… C’est le gros avantage du livre papier sur la liseuse, la mutualisation !
En 2021, 17 % des sondés déclaraient lire des livres sur des écrans numériques. Pourtant, l’intérêt écologique d’une liseuse n’a une chance de se justifier qu’à partir d’un très grand nombre de livres neufs en grands formats lus chaque année, et uniquement à condition de garder l’appareil plusieurs années, sans qu’il soit possible de chiffrer précisément le seuil minimal à atteindre : autrement dit, à moins d’être un très gros boulimique de lecture, ce qui est loin d’être le cas de la moyenne de la population, l’achat d’un e-book ne se justifie pas d’un point de vue strictement écologique.
Explorer - protéger - se ressourcer
#BornToBeWild

Sources : consoglobe.com, reporterre.net, cairn.info, mtaterre.fr, radiofrance.fr, youmatter.world

Retrouvez les articles sur le thème :

Article proposé par Equipe Rédaction

Amoureux de la nature - Born To Be Wild

Nos articles

La loi pour restaurer la nature : un accord a été trouvé

🌍 Notre planète a perdu près de 70% de ses populations d’animaux vertébrés - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - depuis 1970. Comment expliquer cette véritable hécatombe ? Par la destruction des habitats naturels, la surexploitation et le braconnage. Pourtant, ce qu’on sait moins, c’est que s’il est établi que le réchauffement climatique aggrave l’érosion de la biodiversité, l’inverse est également vrai. La lutte contre le changement climatique ne peut pas se passer d’une restauration rapide de la nature, que nous n’avons cessé de dégrader sur les décennies écoulées. C’est dans cette optique que la loi sur la restauration de la nature, qui avait été présentée le 22 juin 2022 par la Commission européenne, laissait entrevoir un vrai pas en avant. Qu’en est-il, finalement, dans sa version récemment adoptée, après un long séjour dans l’essoreuse normative européenne ?

Le non surprise de l’Europe au projet de réduction de l’usage des pesticides

Mercredi 22 novembre, contre toute attente, le Parlement européen a rejeté l’objectif de réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 2030. Ce projet de nouveau règlement européen sur la réduction des pesticides a été balayé d’un revers de la main par 299 voix défavorables, contre 207 voix favorables. Une proposition qui avait pourtant fait l’objet d’un accord lors des discussions intervenues an commission Environnement. C’est la sidération 🫣 … Comment expliquer une si désolante décision ?

Le coût écologique des guerres : une catastrophe qui se paye sur le long terme

🪖 Le conflit en Ukraine, la guerre Israël-Hamas, mais aussi les plus discrètes guerres au Soudan, au Burkina Faso, en Somalie, au Nigeria ou encore en Syrie… En temps de conflit armé, si l’on évoque habituellement le nombre de victimes humaines, militaires ou civiles, on oublie presque systématiquement l’un des martyrs silencieux de la guerre : l’environnement. En effet, si même en temps de paix, il a du mal à se faire entendre et à bénéficier de la protection adéquate, les périodes de crise sont particulièrement écocides.

Les endroits les moins pollués de France, respirez !

Ah, la pollution aux particules fines… Elle frappe régulièrement de nombreuses agglomérations françaises, et c’est l’alerte ! Maladies cardiovasculaires, respiratoires, cancers… hum ! Mais si l’on se concentrait plutôt sur le positif : ce dont on parle moins, ce sont des endroits où l’on peut se rendre pour échapper à ce fléau. Où peut-on respirer le mieux le grand air pur et sain de la campagne ? Quelles sont les destinations détox idéales pour vos poumons ? Suivez le guide ! 🌿

Marche nordique, qu'est-ce que c'est ? Comment s'y mettre ?

La marche nordique ou Nordic Walking, ou encore Sauvakävely, était pratiquée à l’origine en Finlande par les skieurs de fond comme entraînement pendant la belle saison, et a progressivement acquis ses propres lettres de noblesse jusqu’à devenir une discipline à part entière. Le marcheur nordique se considère comme un quadrupède, qui passe de deux à quatre appuis au sol à l’aide de bâtons. Cette marche dynamique fait de plus en plus d’adeptes en raison de ses nombreux bienfaits. Décryptage 👇

Et si on offrait de la seconde main cette année à Noël ?

Écologique, économique, l’idée d’offrir des présents d’occasion à Noël a de quoi séduire… Durant cette période où la surconsommation est reine et dénature l’esprit même de la Nativité, cette pratique propose une alternative très intéressante pour des fêtes de fin d’année plus vertes et éthiques. Pourtant, les réticences font encore obstacle, dans certains esprits, à sa généralisation. Un tabou qui cède peu à peu du fait de la conjoncture économique et écologique de ces dernières années. Parce que prendre soin de ses proches et de la planète est parfaitement compatible, osez la seconde main sous le sapin ! 🎄

La playlist nature qui fait du bien

Nature - Peinture

Amareo

  1. Côte maritimeZen Ambiance D'eau Calme
    3:28
  2. Se délasserZen Ambiance D'eau Calme
    3:29
  3. Orage: Pluie Sur Le ToitSons De Pluie HD
    3:10
  4. Orage: Pluie ForteSons De Pluie HD
    2:55
  5. Ronronnement relaxantOasis de sommeil
    3:27
  6. La tempête tropicale à l'horizonSomnolent Jean
    1:42
  7. Pluie dans la Forêt, Pt. 01Sons de la Nature Projet France de TraxLab
    1:23
  8. Chant de cigales, Vol. 1Bruitages
    3:02
  9. Sons des rivières: Vent, ruisseauBruits naturels
    4:17
  10. Relax NaturelleChant d'Oiseaux
    2:39
  11. Bruits de feu crépitantZone de la Musique Relaxante
    3:29

Je fais mes cosmétiques maison ! Rencontre avec Maria Cristina

Maria Cristina, membre de l'équipe Amareo a décidé de fabriquer elle-même ses cosmétiques. Ça vous tente ? Comment trouver le temps et surtout faire ? Maria Cris' (pour les intimes), en tête-à-tête avec Emilie, nous raconte tout 😊.

Je fais mes cosmétiques maison ! Rencontre avec Maria Cristina

Plus je m'informais, plus j’étais surprise de tous les ingrédients toxiques qui nous côtoient et plus j'avais envie de préparer moi-même mes propres produits. 

🎬 Et pour plus de vidéo, c'est par ici

Qui sommes nous?

Chaque jour, nous avons à cœur de vous montrer les merveilles de Mère Nature et de vous offrir un bol d'air frais. Nous vous donnerons également quelques conseils pour prendre soin de notre belle planète, sans injonction ni culpabilisation. 👉Pour en savoir plus sur nous.

Les pages qu'il faut suivre 

📸 Suivez-nous sur Instagram


La photo qui nous fait vibrer 


Plage de Mesquer - Regarder le soleil se coucher dans la mer... une de mes madeleines.  Chaque jour le spectacle est différent. Ce jour-là, il y a des nuages, les rayons les transpercent. Le reflet du soleil dans l'eau donne à la mer un ton unique, changeant à chaque minute. Il reste quelques traces du passage des enfants, que la mer douce mais sure efface une à une. Ecouter la mer, voir son étendue sans fin ... j'y passerais des heures

📷 By Anne-Fleur Saraux. 

Partagez vos photos sur Instagram avec le #amareochezvous. 

La citation qui nous parle