Une alternative de résilience en harmonie avec la nature
Ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter se lancer dans l’aventure et à changer de vie pour en embrasser une autre, bien plus alternative, avides d’un mode de vie plus minimaliste, qui se recentrerait sur l’entraide et la solidarité, de même que sur le respect de l’environnement… Les lieux de vie alternatifs font de plus en plus d’émules et séduisent les citoyens en quête de sens. Si leur origine remonte aux années 90, ils se sont beaucoup démocratisés et font de plus en plus d’adeptes. Zoom sur ces microsociétés du partage 🔍
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Petit historique de l’écovillage
Les pionniers de ce mouvement, Diane et Robert GILMAN, ont conceptualisé dans un rapport « Ecovillages and Sustainable Communities » paru en 1991 ce qui s’apparente à un lieu collaboratif et résilient et imaginent alors un « établissement dans lequel les activités humaines sont intégrées de manière inoffensive dans le monde naturel de manière à favoriser un développement humain sain et le succès dans un avenir indéfini » 🌍.
Une première conférence internationale est ensuite organisée par la fondation Findhorn dans l’écovillage de Findhorn, au nord de l’Ecosse, et ambitionne de créer un véritable réseau mondial avec le groupe Global Ecovillages Network (GEN), qui acquiert en 2001 le statut consultatif auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC).
C’est en 1998 que le modèle d’écovillage s’implante en France avec la création d’un réseau français des écovillages. En 2007, le mouvement Colibris est créé à son tour par Pierre Rabhi, écrivain et conférencier écologiste français, qui développera par la suite, en 2014, la coopérative Oasis, une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) venant au soutien des écovillages et des écolieux collectifs. L’accélération de la crise écologique et climatique fera le reste et incitera de plus en plus de personnes à se tourner vers ce mode de vie alternatif, soucieux d’alléger leur empreinte environnementale. Le nombre de projets a ensuite littéralement explosé avec le confinement🤯.
C’est quoi, un écovillage ? Un retour à l'essentiel
Né de la fusion des termes écologie et village, l’écovillage est une communauté regroupant des personnes souhaitant vivre autrement, en opposition avec notre système économique, capitaliste et consumériste contemporain. Ce qui regroupe ses habitants, ce sont des valeurs éthiques communes, la conviction d’un mode de vie sobre et durable, au croisement des chemins entre l’écologie, l’économie alternative, ou encore l’autosuffisance. Plus vertueux, plus solidaire, ces espaces de vie alternatifs reposent sur une relation étroite à l’environnement et une place importante accordée à l’écologie🌱.
Les écovillages réunissent ainsi plusieurs habitants prônant un mode de vie résilient et le respect de l’environnement et de la biodiversité, la résilience désignant le fait de ne pas prendre à la terre plus que ce qu’elle nous offre. Ils choisissent d’habiter et de travailler ensemble, en partageant un certain nombre d’engagements. On peut trouver différents types d’organisations (au sein d’une même maison, d’un bâtiment à réhabiliter, d’un hameau, d’un ensemble foncier…). Chaque éco-village est unique et possède son identité propre, il s’agit de trouver celui qui convient à ses valeurs et à sa manière de voir la vie en communauté.
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C’est quoi la différence entre un écolieu et un écovillage ?
Les écolieux, de leur côté, rassemblent un univers plus large de lieux alternatifs, toujours porté par des valeurs écologiques, mais qui ne sont pas nécessairement des lieux de vie collectifs axées vers l’autosuffisance. On peut s’y voir proposer des ateliers, des formations…
Un modèle collectif doté d’une perspective d'autosuffisance
Au-delà des valeurs, les habitants partagent des espaces communs : la mutualisation y est en effet centrale, dans l’optique de réduire l’empreinte carbone de chacun. En effet, écovillage rime avec collectivité : des pièces centrales comme la cuisine, ou par exemple le jardin ou l’atelier sont en effet bien souvent mises en commun.
Les principes de gouvernance partagée organisent les prises de décision collectives, attribuant à chaque membre le même poids : toute idée de hiérarchie est en effet proscrite, le pouvoir étant distribué à parts égales entre chaque acteur ✋. Tolérance, écoute, empathie, communication non violente… Autant de compétences qui relèvent de l’intelligence émotionnelle et relationnelle, indispensable à une communauté qui fonctionne bien. Dans ce modèle, la complémentarité des habitants est essentielle, afin de diversifier les compétences à mettre au service de la collectivité. En effet, chacun offre ses services et bénéficie de ceux des autres.
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Une agriculture respectueuse du vivant
Visant une autonomie énergétique et alimentaire, l’économie locale est à l’honneur au sein de ces collectivités alternatives, de même que les méthodes de production s’inspirant du fonctionnement naturel des écosystèmes, telles que les cultures maraîchères en permaculture de manière à réduire le recours aux pesticides et produits chimiques. Bien souvent les éco-hameaux transforment eux-mêmes leurs produits alimentaires, en conserves, en soupes, ou autres 🍆.
L’écoconstruction
Les membres des écovillages font généralement appel à l’écoconstruction, et préfèrent rénover et construire leurs habitats au moyen de matériaux naturels, bio-sourcés et idéalement locaux (terre, paille, bois…). Parfois, certains écolieux font le choix que l’habitat léger et démontable afin de conserver la biodiversité du sol : yourtes, caravanes, mobil-homes, tiny house… Quoi qu’il en soit, c’est une quête d’habitat durable et peu consommateur d’énergie qui sous-tend la démarche des habitants d’écolieux.
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Comment trouver un Ă©colieu ?
La carte des Oasis du mouvement Colibri peut vous y aider, de même que Passerelle Eco ou encore le réseau Habitats Participatifs France. Globalement, l’ONG Achipel du vivant est une mine d’or d’informations sur le monde alternatif, et met en ligne un annuaire très fourni d’éco-lieux.
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À retenir : En réponse à la prise de conscience des citoyens face à l’urgence climatique et écologique, nombreux sont ceux qui souhaitent s’engager sur une nouvelle voie, plus respectueuse de l’environnement, de la nature et des limites planétaires. Les modes de vie alternatifs sont ainsi en forte expansion ces dernières années, en particulier depuis le confinement lié à la crise sanitaire. Eco-village, éco-lieux, éco-hameaux… Des lieux de vie alternatifs regroupant des personnes réunies autour de valeurs éthiques et écologiques communes, qui choisissent d’habiter et de travailler ensemble, et de tendre vers une autonomie énergétique et alimentaire et vers un mode de vie plus durable, plus résilient, dans le respect de la biodiversité. Explorer - protéger - se ressourcer #BornToBeWild |
Sources : linfodurable.fr, helloplanet.tv, echooomagazine.com, colibris-lemouvement.org, consoglobe.com, ademe.fr