C'est quoi, l'éco-psychologie ? Entre psychologie et écologie

Mis à jour le par Equipe Rédaction

Dérèglement climatique, érosion de la biodiversité, pollution marine, surpêche, déforestation… Difficile de nos jours, d’ignorer la triste réalité environnementale. Comment expliquer, donc, que malgré les innombrables avertissements des scientifiques depuis des décennies, aucun tournant sérieux n’ait encore été pris 🤔 ? Quels sont les mécanismes en cause dans notre cerveau, posant un tel frein à la prise en compte de l’urgence écologique que l’Homme court, en pleine conscience, à sa perte ? Comment y remédier ? Ce sont les questions auxquelles l’écopsychologie essaye de répondre, afin d’initier un changement profond de la société et une mobilisation à la hauteur de la catastrophe, pourtant annoncée sans équivoque.

C'est quoi, l'éco-psychologie ? Entre psychologie et écologie

C’est quoi, au juste, l’écopsychologie ?

L’écopsychologie est un nouveau domaine de recherche ambitionnant d'essayer de comprendre les mécanismes psychologiques et les fondements neurologiques de notre évidente difficulté à faire face à la crise écologique, et à y apporter une réponse. Plus largement, l'écopsychologie s'adresse à tous les êtres humains qui souffrent de déconnexion avec la nature, qu’ils en aient, ou non, conscience, et s’efforce de comprendre les mécanismes autodestructeurs en nous et d'arriver à les transformer.

👉 Solastalgie, la grande dépression verte

L’Homme a perdu tout lien avec la Nature

L’écopsychologie propose d’aller à la véritable racine des problèmes écologiques, qui serait en fait d’ordre culturel. Si l’Homme s’évertue à détruire les écosystèmes et la biodiversité, alors que sa survie même en dépend, c’est parce qu’il a perdu le lien qui le lie à la nature 🌿. Cette distance avec la nature, peu à peu, lui a fait perdre toute capacité à la ressentir, au point qu’elle lui apparaît désormais comme un objet extérieur, dans lequel il peut puiser à loisir pour la satisfaction de ses besoins. Intellectuellement, nous savons toutes les souffrances infligées à la nature, nous ne les ignorons pas, mais nous ne les ressentons pas, et c’est là toute la différence.

👉 Ecospiritualité, se reconnecter à la Terre

Nul ne peut plus dire qu’il ne sait pas

D’où vient cet abyssal hiatus entre le contenu de l’actualité scientifique, on ne peut plus alarmiste, et l’inertie désespérante de l’évolution de nos modes de vie 🤨 ? Cela va faire 50 ans que l’on nous bassine avec ça, mais que nous semblons continuer à foncer droit dans ce mur, là, que tout le monde voit bien arriver.

Dérèglement climatique, pollution marine, érosion de la biodiversité, déforestation… L’ensemble de ces sujets est largement documenté, et devrait, selon toute logique, mener à une mobilisation d’envergure. Niet, nada. Il ne se passe, pour ainsi dire rien, ou du moins, l’urgence de la situation et la catastrophe en cours ne trouvent clairement pas de réponse à la hauteur de la gravité désormais indiscutable de la situation. La mobilisation se met timidement en place, certes, mais de manière dérisoirement minoritaire. Pourquoi diable notre cerveau ne percute-t-il pas 🧠 ?

👉 Peut-on vraiment encore sauver la planète ?

Pourtant, l’Homme ne réagit pas

D’après les écopsychologues, la nature a une âme, et notre psyché en est indissociable : elle est une des expressions de « l’anima mundi ». Autrement dit, nous formons un tout, nous l’avons juste oublié. Or, ressentir la souffrance de la nature et du vivant nous amènerait, de fait, à tout mettre en œuvre pour y mettre un terme 😭. Accéder à nouveau à cette sensibilité mènerait à des changements plus rapides, plus profonds, plus systématique : au lieu de pratiquer les écogestes par contrainte morale, comme c’est bien souvent le cas, cela deviendrait une nécessité impérieuse, on ressentirait l’absolue nécessité d’aller plus loin, de devenir acteur du changement.

👉 Est-il encore possible de stopper le réchauffement climatique ?

Des mécanismes psychologiques qui freinent la transition

L’environnement socioéconomique pèse lourd dans notre perception de tous les jours. Notre confort, au quotidien, nous aveugle, habitués que nous sommes à une surabondance de biens, de ressources, et de produits, au point que nous fermons les yeux, de manière coupable, sur le revers de cette médaille dorée. Nos objectifs immédiats, la satisfaction de nos besoins et envies du moment, occultent le reste 🫣. 👉 Anthropocène : qu'est-ce que c'est ?

Comme le relève justement Sébastien Bohler dans son livre « Le bug humain », nos circuits de dopamine nous mènent à tous les excès. Les ressorts du consumérisme qui dominent notre cerveau sont puissants, paraissent parfois presque intangibles. Les comprendre, c’est trouver la clé 🗝️. Oui, nous avons encore un cerveau de « chasseur cueilleur », et la complexité de la situation actuelle persiste à lui échapper. Non, c’est malheureux, mais l’Homme n’utilise pas suffisamment son système réflexif, et c’est quand même un peu ballot parce que c’est un beau cadeau de la nature, pour le coup.

Les évènements, tant qu’ils ne sont pas proches et tangibles, et ne menacent pas notre intérêt immédiat, ne sont pas vraiment pris en compte. En fait, de nombreux spécialistes pensent qu’il est probable que les réels changements n’interviennent que lorsqu’une très grosse crise explosera et fera, de fait, des millions de morts, ce qui arrivera à terme 😱.

L’écopsychologie, soigner l’esprit pour soigner la planète  

À la rencontre entre écologie et psychologie, principalement, avec une pincée, également de neuropsychologie, de sociologie, et d’anthropologie, ce mouvement invite à se reconnecter avec la nature 🌿, par des pratiques diverses telles que marcher pieds nus dans l’herbe ou s’essayer à la sylvothérapie. Une écothérapie permet de renouer avec la Terre et le vivant, de développer son empathie avec le milieu, et non de résoudre des problèmes psychiques individuels. Mais l’écopsychologie est également un bon moyen d’apaiser l’éco-anxiété, par l’action, les deux étant intimement liés.

👉 5 habitudes à prendre pour se reconnecter à la nature

Ces thérapies ouvrent une porte pour s’immerger dans une nature sauvage, qui devient outil thérapeutique, et engendre un bouleversement du rapport entretenu avec elle : au cours d’un stage d’écopsychologie, les participants sont invités à exprimer leurs émotions face à la crise environnementale : colère, honte, impuissance, peur de l’avenir… Afin d’aider à les transformer en volonté de mobilisation.

👉 Sylvothérapie : se reconnecter à soi au contact des arbres

L’objectif est de viser un changement profond de la société dans son ensemble et de réveiller la mémoire profonde d'un lien très fort entre l'humanité et la nature qui réside en chacun de nous. D’après Michel Maxime Egger, sociologue et journaliste de formation et auteur de « Soigner l'esprit, guérir la Terre », l’écopsychologie vise à favoriser la transition d’un moi « égocentré » à un moi « écocentré ».

À retenir
Sortir du déni pour sortir de l’impuissance : voilà le défi que s’est lancé l’écopsychologie, cette discipline relativement récente qui ambitionne de percer le mystère de l’étonnante capacité de l’Homme à persister dans ses comportements destructeurs avec l’environnement, au point de mettre en péril sa propre survie, tout en le sachant pertinemment. En restaurant le lien entre l’Homme et la nature, en ressentant la souffrance de la nature et du vivant, un véritable changement de société pourrait s’opérer, et chacun d’entre nous ressentirait le besoin de devenir acteur du changement. Comprendre les rouages de notre cerveau de « chasseur cueilleur », totalement aliéné par le consumérisme ambiant, nous permettra, peut-être, de réagir avant qu’il ne soit trop tard #uneseuleterre.

Explorer - protéger - se ressourcer
#BornToBeWild

Sources : reporterre.net, radiofrance.fr, linfodurable.fr, slate.fr, radiofrance.fr, psychologies.com

Retrouvez les articles sur le thème :

Article proposé par Equipe Rédaction

Amoureux de la nature - Born To Be Wild

Nos articles

La loi pour restaurer la nature : un accord a été trouvé

🌍 Notre planète a perdu près de 70% de ses populations d’animaux vertébrés - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - depuis 1970. Comment expliquer cette véritable hécatombe ? Par la destruction des habitats naturels, la surexploitation et le braconnage. Pourtant, ce qu’on sait moins, c’est que s’il est établi que le réchauffement climatique aggrave l’érosion de la biodiversité, l’inverse est également vrai. La lutte contre le changement climatique ne peut pas se passer d’une restauration rapide de la nature, que nous n’avons cessé de dégrader sur les décennies écoulées. C’est dans cette optique que la loi sur la restauration de la nature, qui avait été présentée le 22 juin 2022 par la Commission européenne, laissait entrevoir un vrai pas en avant. Qu’en est-il, finalement, dans sa version récemment adoptée, après un long séjour dans l’essoreuse normative européenne ?

Le non surprise de l’Europe au projet de réduction de l’usage des pesticides

Mercredi 22 novembre, contre toute attente, le Parlement européen a rejeté l’objectif de réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 2030. Ce projet de nouveau règlement européen sur la réduction des pesticides a été balayé d’un revers de la main par 299 voix défavorables, contre 207 voix favorables. Une proposition qui avait pourtant fait l’objet d’un accord lors des discussions intervenues an commission Environnement. C’est la sidération 🫣 … Comment expliquer une si désolante décision ?

Le coût écologique des guerres : une catastrophe qui se paye sur le long terme

🪖 Le conflit en Ukraine, la guerre Israël-Hamas, mais aussi les plus discrètes guerres au Soudan, au Burkina Faso, en Somalie, au Nigeria ou encore en Syrie… En temps de conflit armé, si l’on évoque habituellement le nombre de victimes humaines, militaires ou civiles, on oublie presque systématiquement l’un des martyrs silencieux de la guerre : l’environnement. En effet, si même en temps de paix, il a du mal à se faire entendre et à bénéficier de la protection adéquate, les périodes de crise sont particulièrement écocides.

Les endroits les moins pollués de France, respirez !

Ah, la pollution aux particules fines… Elle frappe régulièrement de nombreuses agglomérations françaises, et c’est l’alerte ! Maladies cardiovasculaires, respiratoires, cancers… hum ! Mais si l’on se concentrait plutôt sur le positif : ce dont on parle moins, ce sont des endroits où l’on peut se rendre pour échapper à ce fléau. Où peut-on respirer le mieux le grand air pur et sain de la campagne ? Quelles sont les destinations détox idéales pour vos poumons ? Suivez le guide ! 🌿

Marche nordique, qu'est-ce que c'est ? Comment s'y mettre ?

La marche nordique ou Nordic Walking, ou encore Sauvakävely, était pratiquée à l’origine en Finlande par les skieurs de fond comme entraînement pendant la belle saison, et a progressivement acquis ses propres lettres de noblesse jusqu’à devenir une discipline à part entière. Le marcheur nordique se considère comme un quadrupède, qui passe de deux à quatre appuis au sol à l’aide de bâtons. Cette marche dynamique fait de plus en plus d’adeptes en raison de ses nombreux bienfaits. Décryptage 👇

Et si on offrait de la seconde main cette année à Noël ?

Écologique, économique, l’idée d’offrir des présents d’occasion à Noël a de quoi séduire… Durant cette période où la surconsommation est reine et dénature l’esprit même de la Nativité, cette pratique propose une alternative très intéressante pour des fêtes de fin d’année plus vertes et éthiques. Pourtant, les réticences font encore obstacle, dans certains esprits, à sa généralisation. Un tabou qui cède peu à peu du fait de la conjoncture économique et écologique de ces dernières années. Parce que prendre soin de ses proches et de la planète est parfaitement compatible, osez la seconde main sous le sapin ! 🎄

La playlist nature qui fait du bien

Nature - Peinture

Amareo

  1. Côte maritimeZen Ambiance D'eau Calme
    3:28
  2. Se délasserZen Ambiance D'eau Calme
    3:29
  3. Orage: Pluie Sur Le ToitSons De Pluie HD
    3:10
  4. Orage: Pluie ForteSons De Pluie HD
    2:55
  5. Ronronnement relaxantOasis de sommeil
    3:27
  6. La tempête tropicale à l'horizonSomnolent Jean
    1:42
  7. Pluie dans la Forêt, Pt. 01Sons de la Nature Projet France de TraxLab
    1:23
  8. Chant de cigales, Vol. 1Bruitages
    3:02
  9. Sons des rivières: Vent, ruisseauBruits naturels
    4:17
  10. Relax NaturelleChant d'Oiseaux
    2:39
  11. Bruits de feu crépitantZone de la Musique Relaxante
    3:29

Je fais mes cosmétiques maison ! Rencontre avec Maria Cristina

Maria Cristina, membre de l'équipe Amareo a décidé de fabriquer elle-même ses cosmétiques. Ça vous tente ? Comment trouver le temps et surtout faire ? Maria Cris' (pour les intimes), en tête-à-tête avec Emilie, nous raconte tout 😊.

Je fais mes cosmétiques maison ! Rencontre avec Maria Cristina

Plus je m'informais, plus j’étais surprise de tous les ingrédients toxiques qui nous côtoient et plus j'avais envie de préparer moi-même mes propres produits. 

🎬 Et pour plus de vidéo, c'est par ici

Qui sommes nous?

Chaque jour, nous avons à cœur de vous montrer les merveilles de Mère Nature et de vous offrir un bol d'air frais. Nous vous donnerons également quelques conseils pour prendre soin de notre belle planète, sans injonction ni culpabilisation. 👉Pour en savoir plus sur nous.

Les pages qu'il faut suivre 

📸 Suivez-nous sur Instagram


La photo qui nous fait vibrer 


Plage de Mesquer - Regarder le soleil se coucher dans la mer... une de mes madeleines.  Chaque jour le spectacle est différent. Ce jour-là, il y a des nuages, les rayons les transpercent. Le reflet du soleil dans l'eau donne à la mer un ton unique, changeant à chaque minute. Il reste quelques traces du passage des enfants, que la mer douce mais sure efface une à une. Ecouter la mer, voir son étendue sans fin ... j'y passerais des heures

📷 By Anne-Fleur Saraux. 

Partagez vos photos sur Instagram avec le #amareochezvous. 

La citation qui nous parle