Le low tech, une véritable philosophie du soutenable
La low-tech, ou basse technologie, est une démarche qui s’intègre dans une philosophie globale de développement durable, en opposition au high-tech et aux dérives qui l’accompagnent 📱. Elle vise la mise en œuvre de technologies simples, bon marché, accessibles, ayant recours à des moyens courants et disponibles localement.
Ainsi, elle est issue du concept d’innovation frugale et vise à utiliser des méthodes aussi peu sophistiquées que possible en réponse à des besoins, le tout sans concession sur l’efficacité : il s’agit simplement de choisir le juste niveau technologique, avec un impact très allégé sur les ressources de la planète et dans un souci de préservation des écosystèmes.
D’après le Low-tech Lab, laboratoire dédié aux technologies peu gourmandes en matériaux et en énergie créé en 2014 dans le but d’explorer les possibles pour faire émerger la basse technologie, 🤓 il s’agit de systèmes, d’objets, de techniques, de services, de savoir-faire, de pratiques, ou de modes de vie répondant aux trois grands principes suivants : utilité, accessibilité et durabilité.
Il s’agit donc de vivre mieux avec moins de complexité et de matériaux, en opposition avec les technologies de pointe. Ainsi, la low-tech doit permettre de répondre à nos besoins essentiels de manière saine, abordable et appropriable par le plus grand nombre, le tout en limitant les impacts écologiques, sociaux et sociétaux à toutes les étapes du cycle de vie des produits.
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Faire mieux avec moins : le pari de la low-tech
Autrement dit, c’est une sorte d’innovation qui s’efforce de s’inscrire dans le respect de l’environnement et de la nature 🌿, prise en compte comme capital à préserver, en concordance avec l’économie circulaire. Exploitation raisonnée des ressources naturelles, prise en compte de la préservation de l’environnement dans les décisions économiques…
La low-tech considère que les hautes technologies pratiquent une fuite en avant dangereuse et se base, en réponse, sur des technologies alternatives à faible impact environnemental 🛠️ : moyens de construction simples et réparables, matériaux non rares, idéalement locaux, naturels et recyclables. L’écoconception, la réparabilité, la robustesse, la recyclabilité… autant de concepts remis à l’honneur par la low-tech.
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Un concept vieux comme le monde remis au goût du jour
L’innovation frugale est un concept qui ne date pas d’hier, puisqu’il remonte aux années 1970 à l’initiative d’Ernst Friedrich Schumacher, économiste et pionnier de l’écologie prônant la déconsommation, mais il a commencé à se démocratiser réellement dans les années 2010, grâce à l’ouvrage de Philippe Bihouix 🪶.
Ainsi, d’après l’auteur de L'âge des low-tech paru aux éditions du Seuil : « Il ne s'agit pas de revenir à la bougie, mais de conserver un niveau de confort et de civilisation agréables tout en évitant les chocs des pénuries à venir ». Cet ingénieur centralien, spécialiste des ressources non renouvelables, estime à raison que les hommes n'ont jamais autant produit, pollué et jeté, et doivent en revenir à des techniques plus simples afin d’éviter l’écueil de l’épuisement des ressources.
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La low tech en exemples
Le concept de low tech regroupe bien souvent des solutions techniques aujourd’hui tombées dans l’oubli, à tort. Il est à noter que la démarche du low-tech privilégie souvent un savoir-faire qui se rapproche sous de nombreux aspects du DIY (do il yourself) 💪.
Par exemple, la construction d’un four solaire relève de la low tech, en se servant des rayons du soleil qui, au travers de la vitre du four, transmettent une chaleur pouvant atteindre 120 à 170 degrés. Le frigo du désert, lui aussi, en est une illustration, et permet de conserver les aliments naturellement sans recours à l'électricité. L’utilisation de toilettes sèches peut également entrer dans cette catégorie 💩, afin de réduire efficacement son impact environnemental.
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Remplacer ses trajets en voiture par le vélo, ou la marche à pied, renouer avec une agriculture paysanne et respectueuse de la Terre en promouvant la permaculture et l’agriculture bio, avoir recours à la lactofermentation pour conserver les aliments et éviter le gaspillage alimentaire…
Autant de démarches se rapprochant du concept de la basse technologie. Même le domaine du numérique a son volet « low-tech», avec le fairphone, un téléphone durable et éco-responsable fait d’éléments modulaires 📱.
À retenir :
Souvent présentée comme un retour en arrière technologique dans un contexte de décroissance et de frugalité, la low-tech représente au contraire une démarche d’innovation alliant durabilité, accessibilité et utilité, le tout sans concession sur l’efficacité. Même si elle consiste parfois à dépoussiérer des techniques vieilles comme le monde, elle ne se résume pas à ça et il s’agit également d’une nouvelle façon d’innover et de l’un des maillons essentiels de la transition écologique, en prônant une certaine sobriété technologique et une indispensable prise en compte des limites planétaires.
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Sources : youmatter.world, lowtechlab.org, futura-sciences.com, hellocarbo.com