Ces destinations en souffrance
La menace du réchauffement climatique, et par conséquent de la montée du niveau de la mer, se fait de plus en plus pressante. Corrélativement, la population mondiale ne cessant de croître – et faisant peser sur les écosystèmes une pression désormais insoutenable – le tourisme de masse est en plein boom, et les globe-trotters de tous bords se déplacent chaque année en nombre pour admirer toutes les merveilles de ce monde 😎 : cela pourrait, dans certains cas, mener à leur perte, victimes de leur succès. On estime qu’en 2030, le nombre des touristes chaque année avoisinera 1,8 milliard à travers le monde.
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Certains spots mondialement connus ont déjà fermé leur porte, ou envisagent sérieusement de le faire, comme c’est le cas de l’île de Komodo au cœur de l’archipel indonésien pour préserver ses célèbres dragons 🦎, Maya Bay, la plage de Di Caprio en Thaïlande, ou encore le Taj Mahal, en Inde.
La Grande barrière de corail
Ce véritable sanctuaire marin est le plus grand système corallien de la planète, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’étend sur 2300 km le long de la côte nord-est de l'Australie et rend des services irremplaçables à la biodiversité marine.
La barrière de corail abrite en effet un écosystème extrêmement riche et complexe : plus de 4.000 espèces de poissons, de crabes, de coquillages, d’étoiles de mer, de tortues 🐠… Près de deux millions d’espèces différentes dépendent d’elle pour leur survie. Au-delà de ça, il s’agit d’un véritable rempart contre les catastrophes naturelles.
Malheureusement, la Grande barrière de corail est menacée tant par le tourisme de masse, étant l’une des plus grandes attractions touristiques de la planète, que par le réchauffement climatique, qui représente aujourd’hui son plus grand danger. Le dérèglement climatique se traduit notamment par une augmentation du niveau de la mer, un réchauffement de la température des Océans, et une dangereuse augmentation de l’acidité de l’eau, ce qui impacte la croissance des coraux et provoque leur blanchissement.
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La mer de Glace
Il s’agit du plus grand glacier français situé sur le Mont-Blanc, qui est désormais en grand danger du fait du réchauffement climatique. Son épaisseur ne cesse de se réduire, et se réduit en moyenne d’un mètre par an. Les experts sont particulièrement pessimistes quant à la pérennité des glaciers alpins à l’horizon 2100.
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Venise
Venise, la ville des amoureux 🥰, avec ses célèbres canaux et gondoles, sombre petit à petit dans la lagune dont les rives s'affaissent, et en raison de la montée progressive du niveau de la mer, due au réchauffement climatique. Son affaissement pourrait atteindre 54 cm d’ici 2100, ce qui causerait son inondation quotidienne.
Venise, c’est aussi 28 millions de visiteurs par an, ce qui en fait un des grands temples du tourisme de masse. Les paquebots de croisière peuvent même s'approcher au plus près de la cité, et provoquer des remous susceptibles de nuire aux fondations des bâtiments 😠.
Une nouvelle taxe devrait prochainement voir le jour, un droit d’entrée, qui pourrait rapporter jusqu’à 50 millions d’euros par an à Venise et qui serait utilisée pour financer le coût du nettoyage. Son objectif est également de freiner l’ardeur des touristes et de limiter leur nombre.
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Le Parc national du Kilimandjaro
Les glaciers de la plus haute montagne d’Afrique qui culmine à 5.895 mètres d’altitude sont, comme tous les autres, menacés par le réchauffement climatique, et ont d’ores et déjà perdu 80% de leur surface au cours du XXème siècle 😱. Ils pourraient de fait disparaître d’ici une quinzaine d’années.
Le Machu Picchu
La cité inca du Machu Picchu, une des Sept Merveilles du monde construite à 2.430 mètres d’altitude, et notamment le glacier andin Salcantaye, pourraient bien faire les frais du réchauffement climatique. Des conséquences dramatiques sur l’accès à l’eau potable et sur la biodiversité avoisinante sont à craindre.
De plus, victime de son succès, le site, qui est un incontournable lors d’un voyage au Pérou, attire près d’un million de visiteurs par an, ce qui provoque une érosion des constructions. Malgré la limitation de visiteurs quotidiens mise en place par le gouvernement péruvien, les mesures semblent insuffisantes pour protéger ce monument majestueux.
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Le patrimoine littoral des Maldives
S’il y a bien une destination qui fait rêver, c’est bien les Maldives ! Cocotiers, eau turquoise, sable blanc… Un véritable décor de carte postale, qui ne sera bientôt qu’un lointain souvenir 🏖️. La montée des eaux due au réchauffement climatique et à la fonte des glaciers les menace tout particulièrement, dans la mesure où leur sommet atteint à peine trois mètres !
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La mer morte
Voilà une mer qui portera bientôt son nom à la perfection, puisque sa principale source, le Jourdain, s’assèche progressivement du fait du dérèglement du climat. Ses eaux chargées en sel qui permettent de flotter sans bouée font sa réputation dans le monde entier.
La Grande Muraille de Chine
Elle est visible depuis l’espace, et pourtant son accès pourrait être fermé au public. Pour cause : 30% de sa longueur seraient déjà détruites, soit 1 962 mètres, du fait des conditions climatiques qui provoquent son érosion, du tourisme et du pillage dont elle fait l’objet par les paysans locaux pour alimenter les chantiers de construction.
Une situation très préoccupante !
Les îles Palaos, en Micronésie
Cet archipel de 21.000 habitants situé dans le Pacifique attire 150 000 touristes chaque année, à qui les autorités font signer un « Serment des Palaos », une « promesse obligatoire faite directement aux enfants des Palaos », c’est-à-dire un engagement de préserver la nature au cours de leur séjour sur l’île 📜.
Maya Bay, en Thaïlande
Vous connaissez forcément cette superbe baie, rendue célèbre par Leonardo DiCaprio dans le film The Beach. Les retombées ont été tragiques pour ce petit coin de paradis, devenu l’enfer de la biodiversité environnante, notamment des populations de requins, en raison des 4 000 touristes qu’elle accueillait chaque jour.
Elle a été heureusement fermée depuis juin 2018 afin de laisser les coraux se régénérer et la nature reprendre ses droits. 👉 Attaques de requin, ce que vous devez savoir, le vrai du faux
Hanauma Bay, à Hawaï
Dans le cas d’Hanauma Bay, les produits chimiques contenus dans les crèmes solaires des milliers de touristes quotidiens ont littéralement empoisonné les coraux, déversant quelque 186 kg d’écran total dans l’océan. C’est la raison pour laquelle Hawaï a adopté une réglementation interdisant les crèmes solaires contenant de l’oxybenzone et de l’octinoxate ⛔.
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L’astuce des destinations alternatives
La pratique du sous-tourisme, ou des destinations alternatives, au secours des sites les plus fréquentés du monde ? Et si vous vous rendiez à Kuelap, un site inca encore plus ancien que le Machu Picchu ? Pourquoi ne pas opter pour Trieste en lieu et place de Venise, qui possède son propre canal, bordé de palaces ? De même, Wroclaw est une ravissante Venise polonaise, avec ses 112 ponts, ses façades colorées et sa majestueuse horloge astronomique.
En y réfléchissant un peu, de nombreux spots restent injustement dans l’ombre des coins hyper touristiques, mais ne manquent pas d’intérêt pour autant. L’idéal pour un séjour hors des sentiers battus !
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À retenir :
De nombreuses destinations sont menacées par deux des plus grandes dérives contemporaines : le réchauffement climatique et le tourisme irraisonné. Nombreux sont ceux qui subissent les deux à la fois... Des pans entiers du patrimoine culturel et naturel mondial, d’une valeur inestimable, courent à leur perte si rien n’est fait pour les préserver. Certains ferment déjà leurs portes, d’autres restreignent leur accès. Mais la montée des mers, en constante progression, n’épargnera pas de nombreux sites voués à disparaître.
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Sources : sciencesetavenir.fr, consoglobe.com, geo.fr, consoglobe.com, ouest-France.fr, nationalgeographic.fr, geo.fr, bioalaune.com